J'écris sur ce que j'endure
Les petites morts, sur les blessures
J'écris ma peur
Mon manque d'amour
J'écris du court
Mais c'est toujours

Sur ce que je n'ai pas pu dire
Pas pu vivre, pas su retenir
J'écris en vers
Et contre tous
C'est toujours l'enfer
Qui me pousse

A jeter l'encre sur le papier
La faute sur ceux qui m'ont laissée
Ecrire, c'est toujours reculer
L'instant où tout s'est écroulé

On n'écrit pas
Sur ce qu'on aime
Sur ce qui ne pose pas
Problème
Voilà pourquoi
Je n'écris pas
Sur toi
Rassure-toi

J'écris sur ce qui me blesse
La liste des forces qu'il me reste
Mes kilomètres de vie manquée
De mal en prose, de vers brisés

J'écris comme on miaule sous la lune
Dans la nuit, je trempe ma plume
J'écris l'abcès
J'écris l'absent
J'écris la pluie
Pas le beau temps

J'écris ce qui ne se dit pas
Sur les murs, j'écris sur les toits
Ecrire, c'est toujours revenir
A ceux qui nous ont fait partir

On n'écrit pas qu'on manque de rien
Qu'on est heureux, que tout va bien
Voilà pourquoi
Je n'écris pas
Sur toi
Rassure-toi

J'écris quand j'ai mal aux autres
Quand ma peine ressemble à la votre
Quand le monde me fait le gros dos
Je lui fais porter le chapeau

J'écris le blues indélébile
Ça me paraît moins difficile
De dire à tous plutôt qu'à un
Et d'avoir le mot de la fin

Il faut qu'elle soit partie déjà
Pour écrire " ne me quitte pas "
Qu'ils ne vivent plus sous le même toit
Pour qu'il vienne lui dire qu'il s'en va

On n'écrit pas la chance qu'on a
Pas de chanson d'amour quand on en a
Voilà pourquoi, mon amour
Je n'écris rien
Sur toi
Rassure-toi



*

Généralement quand on parle de piercings, il y a deux réactions types.
 

Celle du gros blasé, fermé d'esprit, qui se prend pour la voix de la vérité.
- Baaah ! C'est cradingue ! Dégueuuuu ! En plus c'est de la mutilation !!! (la mutilation ça date de l'âge de pierre) Et pis t'as pensé aux infections ??? (il suffit d'aller chez un vrai perceur, aussi propre qu'un chirurgien) Et si tu veux l'enlever tu fais comment hein ? (Bah ça se rebouche vite et la cicatrice est très peu visible) Et pis aussi tu pourras plus trouver de travail !!! (Il existe des bijoux discrets et très classe que les jeunes entrepreneurs à l'esprit ouvert ne refusent pas) On croira à un punk après ! (Et ?...) Ou pire ! Une grosse salope (dans le cas d'un percing à la langue... Bah vive les références hein ! @_@ ) ! De toute façon c'est moche ! (Question de goût, comme depuis la nuit des temps)
 

Ou celle du pseudo-rebelle en crise, qui en veut toujours plus.
- Ouah trop cooool ! Ca déchire sa mère les piercings ! Puissant ! Comme ça on montre aux gens que nous on fait c'qu'on veut  (Ils n'en ont rien à foutre, les gens) !!! Tu pourras même mettre un écarteur après (sans façon, c'est juste pour pouvoir porter un bijou, pas pour me défigurer) !!! Et les tatouages, tu y as pensé (Heu... Pas vraiment nan...) ?! Et les implants sous-cutané (HEU....... Au secours...) ???

Mais tout ça pour dire que j'ai très envie de me faire un piercing à la langue ! *__*

Surtout n'allez pas vous imaginez que ceci est un essai de poésie. <_<' Juste une petite liste. 

Ma planche de snow.
Mon seul  véritable amour. Si c'est pas triste <___<
La seule qui soit toujours là.
La seule avec qui j'ai l'impression de ne faire qu'un.
La seule qui ne me dise rien de blessant. Normal me direz-vous, c'est une planche.
La seule qui m'apporte un soutien solide. Normal, c'est fait pour ça.
La seule qui sache se faire oublier.
La seule qui ne se fasse pas remarquer.
La seule qui n'essaye pas de me remballer.
La seule qui m'apporte cette sensation de liberté.
La seule qui me donne confiance en moi.
La seule qui ne m'ait jamais fait pleurer, qui ne m'ait jamais trahie, ni mentie.
La seule qui soit franche. En même temps elle a rien à dire tant mieux.
La seule qui n'aime que moi.
La seule que je puisse chouchouter sans avoir à le regretter.
La...

~ Retrouver au fond de vous le souvenir d'une senteur. Celle d'un sous-bois. Celle du goudron d'une route après une averse. Celle de la mer, le soir sur le port. Celle d'une bonne tarte tout juste sortie du four. Celle d'un vieux bar, tabac froid et ricard.
Juste pour éveiller le souvenir.

~ Retrouver au fond de vous un contact. Celui de vos doigts qui s'enfoncent dans le sable. Celui rugueux d'un tronc d'arbre. Celui de votre couette un soir d'hiver.  Celui du foin. Celui du pelage d'un chat ou d'un chien. Celui de l'eau, quand vous passez doucement votre main sur la surface. Celui d'un grillage où vous accrochez vos doigts. Celui du carrelage d'une maison. Celui d'une caresse.
Juste pour éveiller le souvenir.

~ Retrouver au fond de vous une vision. Celle d'un gigantesque champ troublé par la brise. Celle d'un ruisseau qui court joyeusement entre herbes et feuilles. Celle de la fumée qui s'échappe d'une cheminée. Celle d'un sommet de montagne enneigé. Celle d'un sourire. Celle d'une larme. Celle d'une poupée en porcelaine. Celle d'un cimetière. Celle d'une vieille 4L. Celle d'une cabane au fond du jardin. Celle de la neige qui tombe paresseusement.
Juste pour éveiller le souvenir.

~ Retrouver au fond de vous une émotion. Un sourire attendri. Un soupir las. Une larme mélancolique. Un chagrin inconsolable. Un rire incontrôlable. Une excitation exaltante. Un tressaillement d'impatience. Un frisson de froid. Une nausée maladive. Un émerveillement béat. Un agacement crispant.
Juste pour éveiller le souvenir.
 

La joie comme la tristesse font partie d'une vie. Les choses les plus belles sont celles auxquelles on fait le moins attention. Les choses les plus simples. Tous ces petits souvenirs ancrés dans chacune de nos mémoires puisque malgré nos différences nous vivons les mêmes choses un jour ou l'autre. Dans tous ces souvenirs que j'ai cité, il y en a au moins un qui vous évoque quelque chose ! La vie est un livre que l'on rédige à chaque instant. La nature nous a doté de cinq sens exceptionnels, d'une conception du monde au-delà des limites. Mais beaucoup de personnes oublient ce genre de choses, ferment les yeux, ferment leurs oreilles, ferment chacun de leurs pouvoirs sensitifs. Alors que ce sont eux qui fabriquent nos vies. Eux qui bâtissent, seconde après seconde, l'écrit précieux de notre mémoire.
Profitez mesdemoiselles, mesdames, messieurs,  de chaque instant que la vie vous offre. Et ne cherchez pas plus loin dans ce que vous appelez conscience. Elle n'est qu'un labyrinthe maudit où se perdent les égarés. La seule vérité se trouve au bout de vos doigts, de vos narines, de votre langue, de vos yeux, de vos oreilles. Elle se trouve à l'intérieur de votre cœur, de vos entrailles. Elle se trouve dans chacune de vos réactions chimiques, chaque parcelle de votre corps. Ne cherchez pas à réfléchir  de trop si c'est pour déséquilibrer la balance du pensé et du ressenti. Sachez faire la part des choses.